Après avoir mis en place plusieurs programmes de philanthropie auprès d'organisations non gouvernementales ayant pour but de protéger les droits de l'homme, TOBAM - qui gère 6 milliards de dollars d'encours - franchit une étape en transposant cette thématique en stratégie de gestion.
La société de gestion lance LBRTY (prononcer Liberty), un fonds UCITS domicilié au Luxembourg classé article 9. Une déclinaison centrée sur les pays émergents devrait suivre prochainement. "Notre approche n'est pas morale, prévient d'entrée de jeu Christophe Roehri, directeur du développement de Tobam. Nous pensons que ce qui est durable c'est ce qui est profitable à l'investisseur pour le long terme. Or, nous avons montré que la prise en compte des droits humains améliore les conditions de la croissance économique et donc les performances boursières." Le gestionnaire a donc identifié un facteur de risque "tyrannie" et cherche à minimiser l'exposition de ses portefeuilles à ce facteur. "Il n'est pas rémunéré donc il détériore l'efficience des portefeuilles et le minimiser ne nous conduit pas à introduire des biais dans les portefeuilles", souligne Christophe Roehri. En pratique, la société de gestion note les pays en fonction de leur qualité démocratique, ce qui la conduit à exclure une douzaine de pays dont la Chine. "Mais les deux tiers de l'exposition au facteur de risque relèvent de l'exposition indirecte à ces pays par le biais de sociétés cotées dans des Etats démocratiques". C'est pourquoi Tobam calcule la corrélation de chaque action à ces pays autoritaires pour les sur ou sous-pondérer, dans la limite d'un budget de tracking error par rapport à l'indice de référence. Les back tests montrent que cette approche permet aux portefeuilles de mieux se comporter en cas de crise géopolitique.