En effet, alors que toutes les classes d’actifs ont décollecté depuis le début de l’année, les fonds thématiques exposés par construction aux marchés mondiaux n’ont pas décollecté dans leur ensemble. Les investisseurs ont, semble-t-il, suivi les recommandations de ce type d’approche : rester investi sur les mégatendances de long terme pour passer à travers les mouvements court-termistes.

Cette relative stabilité des flux cache en fait de fortes disparités. « Les thématiques “actifs réels” telles que smart city, urbanisation ou les thématiques ESG comme les énergies renouvelables, l’agriculture, la forêt, l’alimentation ou l’eau ont attiré des souscriptions et parfois même délivré des performances positives depuis le début de l’année. En revanche, les thématiques de croissance proches de la tech ont décollecté et délivré des contre-performances élevées », explique Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.La dynamique de lancement de fonds demeure élevée sur ce segment, soit à l’initiative des ETFs qui se lancent sur des indices thématiques, soit à l’initiative de nouveaux entrants qui réinventent la gestion active (Phi IM, Colville Capital Partners, Philippe Hottinguer…), soit enfin avec le lancement de nouvelles thématiques (métavers, cybersécurité, ecommerce, biodiversité, hydrogène…). Mais les positions dominantes sur ce marché restent entre les mains des pionniers mondiaux : Pictet AM, BlackRock, CPR AM, Robeco, Nordea AM, etc.« Dans un contexte de marché difficile, avec des rotations sectorielles violentes, des stratégies souvent très risquées et corrélées, et l’apparition de nouvelles thématiques pas faciles à identifier, les investisseurs passent par des blockbusters, mais délèguent aussi fréquemment l’allocation à des fonds “multithématiques” qui gèrent plusieurs milliards d’euros : Pictet-Global Megatrend (10 Mds d’euros), UBS Long Term (4 Mds d’euros), Allianz Thematica (3 Mds d’euros)… ».