Les encours sur les fonds actions ESG redescendent à 1805 Md€, soit 39 % des encours totaux gérés par les fonds actions distribués en Europe. Rappelons que fin 2021, les fonds actions ESG géraient un total de 2133 Md€, soit 50 % des actifs des fonds actions. La chute des encours sur 2 ans dans l’absolu (− 328 Md€) et en relatif (− 15 %) est brutale !

Dans cet environnement morose pour les fonds durables, quelques catégories actions ESG réussissent tout de même à collecter, principalement les fonds actions américaines et actions monde. « Globalement, depuis le début de l’année, les investisseurs continuent de privilégier les actions américaines et les actions internationales  : + 15 MD€ de flux à fin février, quelles que soient les approches et les indices (MSCI USA ESG, S&P 500 ESG, MSCI World ESG…). Autre signe des temps : les plus gros flux sont à 80 % issus de la famille des ETF tout comme les plus gros blockbusters ESG. Enfin, on note un recul dans les classements des gros fonds thématiques, hormis peut-être les thématiques Tech ESG. Les fonds sur les énergies renouvelables, très recherchés en 2021, sont aujourd’hui en bas des classements », détaille Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.

Paradoxe de cet engouement en faveur des marchés américains et de la gestion indicielle en ce moment, les parts de marché sont rebattues sur la gestion ISR avec une montée en puissance des sociétés de gestion américaines en Europe (iShares, Invesco, JPMorgan…) alors que les approches ESG sont très décriées outre-Atlantique et que beaucoup de sociétés de gestion font marche arrière sur ces sujets. « Les maisons de gestion européennes restent cependant en position de force avec des acteurs pionniers sur ces sujets, notamment ceux qui ont une offre ETF ESG large comme Amundi, BNP Paribas AM, Xtrackers, UBS… »