Sur l’année 2021, pourtant très porteuse pour les fonds actions, la thématique des petites et moyennes valeurs a été complètement absente du mouvement, les investisseurs privilégiant les grandes valeurs mondiales. La hausse des encours sur ce segment a été due uniquement à l’effet de marché.
Depuis le début de l’année 2022, la situation est encore pire ! Les rares collectes positives profitent aux gestions passives et aux larges caps, les small et mid caps faisant l’objet de fortes sorties, particulièrement en Europe. Seuls quelques fonds tirent leur épingle du jeu sur les actions américaines, sur les actions internationales ou sur l’ESG.
« En Europe, la thématique “small & mid caps” est généralement associée à un style “valeurs de croissance” qui a subi la hausse des taux et la rotation constatée depuis plusieurs mois sur les marchés. Ajoutons à cela la guerre en Ukraine et les inquiétudes sur la croissance et vous obtenez un environnement plus difficile sur ce segment de marché », indique Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.
Les blockbusters sur cette catégorie, fonds mais aussi ETF, pèsent plusieurs milliards et investissent plutôt sur des segments de valeurs moyennes pour des raisons de liquidité. « On retrouve dans cette partie des grands gérants mondiaux tels que BlackRock, UBS ou Vanguard et aussi des boutiques s’appuyant sur leur recherche interne (ODDO BHF AM, La Financière de l’Échiquier, Jupiter AM ou Colombia Threadneedle Investments). À noter une belle dynamique en France sur des fonds “microcaps” sans doute liée au label France Relance dont ont profité Mandarine Gestion, Gay-Lussac Gestion ou DNCA Finance ».
À plus long terme, il faut rappeler que le segment des small et mid caps sur l’Europe a généré 3,5 % de surperformance par an par rapport aux grandes valeurs avec le même niveau de volatilité. « Nul doute que les investisseurs reviendront sur cette classe d’actifs délaissée en ce moment, notamment dans une optique de souveraineté, de relocalisation de nos industries en Europe et de développement plus durable et plus local », conclut Jean-François Bay.