Les records s’enchaînent dans les actifs réels. Si les montants accumulés sont impressionnants en matière de capital investissement, la dynamique de croissance est également bien réelle dans les infrastructures en France comme au niveau mondial. Ces classes d’actifs divergent en revanche en termes de distribution, en effet tandis que les fonds de capital investissement se démocratisent, les investissements dans les infrastructures sont essentiellement le fait des grands institutionnels.
La reprise en 2021 s’est traduite par des levées de fonds et des investissements massifs dans les actifs réels et en particulier dans le capital investissement. « La valeur totale des opérations de LBO a atteint le sommet historique de 1 100 milliards de dollars au niveau mondial en 2021 soit deux fois plus que les 577 milliards de dollars de 2020, et 2022 s’annonce toute aussi importante en termes de montants », détaille Jean-Christel Trabarel, associé chez Jasmin Capital. Cette dynamique concerne aussi la France. Le bilan publié par France Invest sur le marché français fin mars est en la matière éloquent. En 2021, l’activité est repartie à la hausse avec 24,5 milliards d’euros levés par les fonds de capital investissement, ce qui correspond à une hausse de 33 % par rapport à 2020, mais surtout et cela est plus significatif compte tenu de la crise sanitaire, de 17 % par rapport à 2019. Toutes les catégories de fonds sont concernées, qu’il s’agisse de ceux dédiés à l’innovation et au lancement de projets, comme ceux spécialisés sur le financement de sociétés plus matures. Les spécialistes de France Invest notent tout de même que deux secteurs se distinguent : la santé et le numérique qui focalisent un grand nombre de projets. Et là encore le cas de la France n’est pas spécifique puisqu’un rachat sur trois concerne au niveau mondial une entreprise technologique.
Des projets domestiques
Les fonds spécialisés dans les investissements en infrastructure ont également enregistré une belle collecte l’an dernier et démarrent bien 2022. Au niveau mondial, 2021 a été une année record en termes de levées de fonds essentiellement dans le cadre des fonds fermés qui ont enregistré une collecte de 110 milliards de dollars en ligne avec le pic de 2019. La moitié de ces investissements ont été ciblés sur l’Europe et en ce qui concerne la France, selon le bilan de France Invest, les levées de capitaux ont été historiques l’an dernier à 17,2 milliards d’euros contre 5 milliards en 2020 et 75 % de ces capitaux proviennent de l’international. Pour autant, les fonds sont majoritairement investis en France puisque 56 % des projets soutenus y sont domiciliés. Si ces deux classes suivent une belle dynamique, en France elles n’intéressent pas le même type de clientèle. Les compagnies d’assurances et les fonds de pension sont les principaux souscripteurs des fonds d’infrastructure tandis que les fonds de capital investissement intéressent une clientèle de plus en plus diversifiée. France Invest constate une plus forte attractivité des fonds de capital investissement auprès des personnes physiques et des family offices, ces derniers ont en effet placé en 2021 quelque 4,8 milliards d’euros dont 515 millions dans le cadre de souscriptions par le biais de contrats d’assurance-vie en unités de compte. Parmi les fonds qui ont intéressé cette clientèle figurent notamment ceux possédant le label Relance mis en œuvre par Bercy afin d’inciter les particuliers à utiliser l’épargne accumulée pendant la crise sanitaire pour soutenir les entreprises hexagonales.
