A partir du mois de février, le conflit en Ukraine a changé la donne sur les marchés. Loin de s’atténuer progressivement, les tensions inflationnistes se sont fortement accrues. L’inflation, avec ses conséquences sur la consommation et sur les perspectives de croissance, est devenue le sujet majeur, obligeant les banques centrales et notamment la Fed à agir plus fermement. Malgré un regain de volatilité, les marchés actions ont quand même fait preuve de résilience.
Les inquiétudes liées à l’inflation, plus durable que prévue, et la remontée des taux américains ont amené les investisseurs à plus de prudence à partir de l’automne 2021. Dans le même temps, la volatilité a commencé à s’accroître. Dès lors, 2022 s’annonçait comme une année de transition pour les plus optimistes ou de rupture mais, dans cet environnement plus incertain, les actions ont conservé leur attrait dans la perspective d’une croissance économique certes ralentie mais toujours au-dessus des niveaux historiques.
Jusqu’à l’éclatement du conflit entre la Russie et l’Ukraine, on observait une rotation de style sur les marchés au profit de la value, les valeurs des secteurs bancaires, automobiles et de l’énergie prenant enfin leur revanche après une décennie de surperformance des valeurs de croissance. Aux Etats-Unis, les valeurs technologiques affichant des perspectives de profits incertaines dans le temps ont été durement sanctionnées. Dans les premières semaines du conflit, les actions américaines ont toutefois surperformé les actions européennes mais ces dernières ont mieux résisté qu’attendu. De nouveaux arbitrages ont lieu en faveur cette fois-ci des secteurs comme la santé ou la technologie.
Face à une possible dégradation des marges liée à des problèmes d’approvisionnement et à la hausse des prix des matières premières, les investisseurs ont eu tendance à privilégier les entreprises ayant un pricing élevé. La capacité des entreprises à passer des hausses de prix pour maintenir leurs marges est un point clé. Dans un tel contexte et alors qu’il est difficile de prévoir la durée de ce conflit et son issue, la plupart des stratégistes actions s’accordent sur l’idée de conserver une exposition équilibrée aux actions, en limitant autant que possible les biais factoriels et les arbitrages de style. Plus que jamais, la sélectivité s’impose.