Tensions inflationnistes, incertitudes sur les taux, secousses sur les marchés actions… Deux ans après la crise du Covid-19 et alors que les perspectives macroéconomiques étaient plutôt bien orientées, la guerre en Ukraine a bouleversé toutes les prévisions. Alors qu’un drame humain se joue en Europe, la panique s’est emparée des marchés financiers. Dans ce contexte de fortes tensions, certaines stratégies ont cependant réussi à limiter la baisse. La gestion à performance absolue, qui offre une protection contre la volatilité et de la décorrélation, fait sens.
Il n’est jamais facile pour un investisseur de choisir le bon point d’entrée sur les marchés et encore moins d’acheter au son du canon. A partir de fin 2021, les stratégies de performance absolue ont ainsi bénéficié d’un regain d’intérêt des investisseurs alors que les marchés actions étaient au plus haut et que la perspective de remontée des taux sur fond de tensions inflationnistes se matérialisait. Un intérêt porté en particulier sur les stratégies long/short actions market-neutral, peu sensibles à la direction de la classe d’actifs et capables de générer un rendement indépendant des chocs externes.
La décorrélation constitue le principal argument pour détenir ces stratégies en portefeuille. Pour y parvenir, plusieurs techniques sont mises en œuvre : avoir des positions acheteuses et vendeuses à découvert, positionner les portefeuilles sur des écarts de valorisation d’actifs semblables ou des spreads de crédit. Pour générer une performance robuste et régulière, les gérants peuvent avoir recours également à des effets de levier. Du coup, la palette de fonds à performance absolue est très large : certains permettent d’investir soit à travers une exposition à une classe d’actifs comme les actions ou les obligations, soit à travers plusieurs classes d’actifs. D’autres se concentrent sur les arbitrages issus d’événements d’entreprise et, notamment, ceux liés aux arbitrages de fusions et acquisitions, suivent les tendances à la hausse ou à la baisse de certains actifs ou prennent des paris macroéconomiques. Dans tous les cas, une poche dédiée aux stratégies alternatives décorrélantes est censée réduire le risque global d’un portefeuille.