L’attaque de la Russie par l’Ukraine a chamboulé les perspectives d’investissement. Interrogé par AOF, Simon Edelsten, gérant actions mondiales chez Artemis Investment Management, dévoile la stratégie qu’il met en oeuvre dans ce contexte difficile.
Avant la guerre en Ukraine, les valeurs technologiques étaient sous pression, notamment en raison de la hausse des taux d'intérêt. Qu'est-ce qui a changé pour certaines d'entre elles aujourd'hui ?
La guerre en Ukraine rend moins certaine une hausse prochaine des taux d'intérêt. Il est également peu probable que les valeurs technologiques soient fortement touchées par la guerre dans le cadre de leurs affaires courantes. C'est pourquoi nous investissons à nouveau dans les valeurs technologiques, après leurs chutes en fin d'année dernière.
Quels sont les secteurs technologiques qu’il faut encore éviter ?
Nous continuons à éviter les sociétés technologiques immatures dont les valorisations sont élevées ou qui ne sont pas encore rentables. Des sociétés telles que Tesla, dont l’action a chuté de 1200 à 800 dollars, illustrent ce risque car elles pourraient ne réaliser que 10 dollars de bénéfices cette année et se négocient encore à 80 fois les bénéfices. Ces actions pourraient facilement chuter de manière substantielle, avant que le rapport qualité-prix ne devienne évident.
Dans quels secteurs peut-on trouver ce que vous appelez les " cafards " : des valeurs qui peuvent survivre aux catastrophes ?
Nous possédons un noyau d'investissements dans les chemins de fer américains, les opérateurs télécoms et certaines entreprises dans le secteur de la santé qui ne sont pas très affectés par l'inflation des prix des matières premières ou le ralentissement économique dû au conflit. Certaines de ces actions se sont négociées sur des valorisations modestes et suscitent désormais l'intérêt en raison de leur caractère défensif et fiable.
D'un point de vue historique, quelles ont été les réactions des marchés boursiers aux guerres et quelles leçons pouvons-nous tirer de ces périodes ?
Les marchés boursiers réagissent souvent de manière excessive aux guerres au cours des premières semaines et présentent des opportunités pour les investisseurs ayant le courage d'augmenter leurs positions en actions à des niveaux...