Si les professionnels reconnaissent faire preuve de prudence à court terme, les actions américaines restent souvent privilégiées à moyen-long terme dans les portefeuilles. Ils doivent néanmoins composer avec une forte dichotomie de performances au sein de la cote.
La performance de l’indice S&P 500 depuis le début de l’année interpelle. Alors que la reprise américaine semble très fragile, l’indice américain s’affichait encore fin septembre, après quelques prises de bénéfices, en hausse de 4,1 % depuis le début de l’année. Fin août, cette progression était de 8,35 %. En Europe, où la visibilité sur la reprise est également limitée, l’indice Stoxx 600 reculait, fin septembre, de 11,8 % depuis le début de l’année. Cette déconnexion apparente de l’indice américain avec les conséquences d’une crise sans précédent sur les perspectives des entreprises repose essentiellement sur la spectaculaire envolée de Google, Amazon, Facebook, Alphabet, Microsoft, les fameux Gafam, qui représentent à eux seuls environ 25 % du S&P 500. «La majorité des valeurs de l’indice est en baisse depuis le début de l’année, souligne Hubert Goyé, président de Graphene Investments. En moyenne, elles ont perdu 6,28 % et sont donc 10,4 % derrière l’indice. L’écart a même atteint 12 % fin août, mais l’anomalie avait commencé avant la crise.» Ainsi, retraitée des Gafam, la valorisation des actions américaines semble plus en ligne avec la situation économique : le PER 2021 du S&P 500 hors Gafam ressort à environ 18, contre 20 pour l’ensemble de l’indice et 33 pour les cinq grandes valeurs technologiques.
«Pour se prononcer sur la valorisation des actions américaines, il faut évaluer la probabilité de réalisation des prévisions de croissance aux Etats-Unis pour 2021, précise...