Les banques centrales ont jeté l’éponge et remettent à une date non précisée le retour à une politique monétaire classique, si bien que les prêteurs peinent à obtenir un rendement pour compenser l’immobilisation de leur capital. Investissant sans aucune visibilité, les gérants multiplient les stratégies qui visent à cantonner la sensibilité aux taux d’intérêt au niveau le plus faible possible.
Pourquoi investir dans les fonds obligataires ?
Le retour de la Fed à une politique monétaire très accommodante accentue le sentiment d’insécurité dans les marchés obligataires. Les tensions géopolitiques, la faible croissance économique mondiale et l’absence d’inflation – qui ne cesse de faire craindre des difficultés majeures dans certains secteurs d’activité – pourraient faire basculer nombre d’économies dans la récession. Signes de cette nervosité : le Bund à dix ans a perdu près de 60 centimes de juin à août, enfonçant sa rémunération à - 1 %, et les ETF sur indices obligataires enregistrent des flux d’achat vigoureux. Dans ces conditions, les gérants de fonds obligataires ont accompagné le mouvement avec prudence tant les cours incorporent des anticipations pessimistes, d’où la mise en place de stratégies actives mais à risque limité comme le portage, les arbitrages de courbe et entre différents marchés, le recours au crédit et à la dette émergente revigorée par la baisse des taux aux Etats-Unis.
Quels sont les risques ?
Le risque principal des obligations est celui d’une hausse des taux d’intérêt. La correction intervenue depuis le milieu de l’été a généré des pertes, certes marginales par rapport aux gains accumulés depuis le début de l’année. La courbe des taux étant faiblement pentue dans la zone euro, les stratégies de portage nécessitent une stabilisation des cours pour être gagnantes. Du côté du crédit, et surtout dans le compartiment du haut rendement, le ralentissement économique pourrait pénaliser les entreprises les plus fragiles...