La dette émise par les Etats et les entreprises de pays émergents ne fait plus rêver. Peut-être pour un mieux : après trois années de consolidation, elle suscite maintenant un intérêt plus fondamental au service d’une recherche de diversification et d’optimisation entre rendement et risque dans les allocations d’actifs. Dans cet univers attrayant, les gestionnaires proposent des fonds aux profits très typés.
L'optimisme revient sur la dette de pays émergents, l’année 2016 se terminant sur une bonne performance des trois principaux segments de ce marché. Ainsi, selon les indices de JPMorgan exprimés en dollars, la dette souveraine émergente en devise forte a gagné 10,2 %, contre 9,7 % pour la dette des entreprises émergentes en devise forte et 9,9 % pour la dette souveraine émergente en devise locale.
En outre, ces performances s’accompagnent d’un retour somme toute modéré des flux investisseurs, la classe d’actifs étant loin de se trouver en surachat. Au contraire, toute baisse se trouve mise à profit pour relever des allocations qui avaient été fortement réduites sur des anticipations de baisse de la croissance économique, notamment en Chine, et du renchérissement des financements induit par la hausse des taux d’intérêt en dollars. Le rebond du prix des matières premières, le retour très mesuré de la Fed vers une politique monétaire moins accommodante et la résilience des économies émergentes sous-tendent l’amélioration du sentiment des investisseurs. D’autant plus que la nécessité d’accéder à des rendements plus élevés que ceux offerts dans les pays industrialisés reste d’actualité.
Les divergences de vue s’affichent
Signe de l’optimisme retrouvé, pour Pierre-Yves Bareau, directeur de la gestion du pôle dette émergente chez JPMorgan AM, «excepté en Chine, nous sommes dans un environnement où la croissance s’avère légèrement supérieure un peu partout dans le monde. C’est une bonne surprise. Ce scénario nous rend...