Malgré la flambée de l’inflation et un durcissement de la politique monétaire de la Fed, les marchés d’actions américains ont bien résisté au cours du premier trimestre. Si certaines sociétés de gestion s’inquiètent d’un arrêt de la croissance quand d’autres sont plus confiantes, tous les gérants abordent la sélection de titres avec prudence.
C'était écrit, l’année 2022 devait être celle de la value et des actions européennes, au détriment des marchés américains, plus typés « croissance ». D’ailleurs, les deux premiers mois de l’année ont conduit à une correction sur les actions américaines. « Le premier trimestre de l’année a été agité, relate Hubert Goyé, fondateur de la société de gestion Graphene Investments. L’année était partie pour être une histoire simple de remontée des taux d’intérêt et de prédilection pour les titres value. Mais les tensions géopolitiques puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie sont venues changer la donne. » Cette dernière a contribué à exacerber les prix des matières premières agricoles et pétrolières. Depuis le début de l’année, l’indice S&P affiche ainsi un recul de 5,5 %, contre – 9,9 % pour les MSCI EMU de la zone euro et – 8 % pour les pays émergents.
Selon Raphaël Thuin, responsable des activités capital markets strategies chez Tikehau Capital, trois facteurs justifient ces performances. « Les incertitudes liées à la Covid-19, à la situation en Ukraine et au risque de stagflation pèsent sur les marchés, estime-t-il. Elles ont engendré de nombreuses rotations sectorielles et géographiques, y compris en faveur des Etats-Unis et au détriment de l’Europe, alors même qu’en début d’année ce marché paraissait plus porteur pour 2022. »
Côté taux, les Etats-Unis ont enregistré une hausse « significative mais relativement mesurée compte tenu de l’environnement économique actuel », selon...