Protéger les portefeuilles constitue le challenge du moment pour les allocataires d’actifs alors que les banques centrales sont aux manettes pour juguler l’inflation sans casser la croissance. Aucune classe d’actifs ne semble résister au changement de régime monétaire.
Il est désormais acquis que l’inflation va rester durablement élevée, ce qui fait peser un sérieux risque sur la consommation et l’économie. De nouveaux chocs inflationnistes sont sans doute à prévoir, obligeant les banques centrales à être plus agressives et à relever les taux plus rapidement que prévu. Une perspective peu favorable aux actifs risqués et notamment aux marchés actions qui dévissent depuis le début de l’année. « Nous sommes prudents face aux actions mondiales, car la Fed et la BCE vont resserrer leur politique monétaire au moment même où l’économie mondiale ralentit. Compte tenu de l’extrême pessimisme qui règne sur les marchés, nous préférons conserver une allocation neutre en actions et exprimer notre prudence par une surpondération des actions défensives et du dollar », explique Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM. Une prudence justifiée, car les actions sont désormais peu protégées par leur rendement. « L’effet taux rend les investisseurs très exigeants vis-à-vis des actions. C’est sur le marché américain qu’elles offrent le moins d’attrait aujourd’hui comparé aux obligations américaines. » Chez BlackRock en revanche, même si l’exposition au risque a été récemment réduite, les gérants continuent de privilégier les actions par rapport aux obligations : « les cours des premières intègrent en effet désormais largement la dégradation des perspectives macroéconomiques et le discours ferme de la Fed. »
Une recherche de protection
Outre une exposition aux...