En début d’année, le Crédit Mutuel Arkéa, qui a le statut d’entreprise à mission et qui intègre de longue date les enjeux d’investissement durable, a regroupé deux sociétés de gestion – Federal Finance Gestion et Schelcher Prince Gestion – au sein d’une seule entité. La naissance d’Arkéa Asset Management a été l’occasion de confirmer cet engagement en matière d’ESG et de réfléchir à la manière de le mettre en œuvre. Jean-Baptiste Morel, responsable de la recherche extra-financière chez Arkéa Asset Management, détaille ses ambitions.
Pour Arkéa Asset Management, que signifie faire de l’investissement durable ?
Il s’agit pour nous de délivrer une performance engagée au service de l’Humain et de son environnement. Concrètement, notre engagement repose sur trois piliers majeurs : engagés envers nos clients, engagés envers les entreprises financées et engagés envers les territoires dans lesquels nous nous inscrivons.
Concernant notre engagement auprès de nos clients, cela se traduit par une offre de fonds adaptés aux transitions actuelles et portant des engagements durables spécifiques : alignement sur les Accords de Paris, création d’emploi, impact social… Par ailleurs, nous pensons que les enjeux ESG ont une matérialité financière, l’analyse extra-financière concourt donc à l’analyse globale des risques et des opportunités.
Nous avons également la volonté d’accompagner nos clients institutionnels afin de les aider à aller plus loin dans le domaine de l’ESG en leur proposant des services sur mesure.
Avec les entreprises financées, nous avons mis en place une stratégie d’engagement, l’objectif étant de dialoguer avec elles (seuls ou en coalition d’investisseurs) pour identifier des axes d’amélioration en matière de durabilité. Nous avons ainsi défini quatre thématiques : le climat, la biodiversité, les droits de l’homme et l’égalité hommes/femmes. Nous dialoguons également avec les entreprises sur ces sujets ESG en amont des assemblées générales et nous déployons une politique de vote active.
Enfin, au niveau des territoires, nous investissons dans des entreprises locales et nous donnons accès à des financements aux associations et fondations locales via des fonds de dette privée ou des fonds solidaires.
Cet engagement se matérialise également par la labellisation des fonds…
Nous sommes effectivement engagés dans une démarche active de labellisation de nos fonds, aussi bien en France (labels ISR, Greenfin, Finansol) qu’à l’international (LuxFLAG, Towards Sustainability). Concernant plus spécifiquement le label ISR, nous menons une démarche d’adaptation de nos fonds à la version 3 du label, plus exigeante. Ces labels sont un gage de confiance pour certains investisseurs, d’autant que les enjeux en matière d’ESG sont complexes. Ils ne constituent toutefois pas une fin en soi. De fait, les contraintes qu’ils imposent sont de plus en plus fortes et il est de plus en plus compliqué de les respecter en totalité. Nous pourrions donc être amenés à revoir notre stratégie si ces exigences devenaient trop impactantes pour la gestion des fonds, car nous voulons également rester pragmatiques et agiles dans l’intérêt de nos clients.
Quels sont les moyens humains dédiés à l’ESG au sein d’Arkéa Asset Management ?
L’équipe de recherche extra-financière, dont je suis responsable, compte huit collaborateurs répartis en trois sous-équipes complémentaires : une équipe dédiée aux relations avec les entreprises (analyse des émetteurs, vote en assemblée générale, engagement) ; une équipe en charge des données et des modèles ; et enfin une équipe spécialisée dans le suivi des fonds maison (élaboration des reportings ESG, notamment).
Au-delà de cette équipe dédiée, les enjeux ESG sont de mieux en mieux intégrés par l’ensemble des collaborateurs d’Arkéa Asset Management, qui bénéficient de formations périodiques sur ces sujets.
L’actualité récente pose la question de l’investissement dans le secteur de la défense. Est-il conciliable avec l’engagement durable ?
Concernant l’investissement dans les secteurs dits sensibles, nous avons mis en place des politiques définissant des cadres d’investissement ou d’exclusion qui sont appliquées à l’ensemble de nos gestions dans un souci de cohérence : exclusion d’activités liées au tabac, au charbon (avec une exclusion totale à l’horizon 2027), aux énergies fossiles (un désengagement progressif étant en cours) ou encore aux armes controversées. Dans le secteur de la défense, il est important de faire la part des choses : nous souhaitons soutenir ce secteur, modulo l’exclusion liée aux armes controversées, avec d’ailleurs une approche plus large qui est celle de la souveraineté nationale et européenne, mais nous sommes très regardants sur les pratiques des émetteurs compte tenu des multiples risques associés. C’est une position que nous avons depuis longtemps et qui ne varie pas en fonction des nouvelles tendances ou de l’actualité. n
Retrouvez toutes les informations relatives à notre démarche générale sur le site internet arkea-am.com à la rubrique www.arkea-am.com/informations-reglementaires.html.