Depuis sa réélection, Donald Trump souffle le chaud et le froid sur les marchés financiers au gré de ses annonces. La volatilité et le manque de visibilité n’épargnent pas les thématiques porteuses comme l’intelligence artificielle. L’occasion pour Jacques-Aurélien Marcireau, gérant du fonds Edmond de Rothschild Big Data, de rappeler l’importance d’appliquer une approche de gestion prudente et disciplinée pour investir dans les valeurs technologiques.
Le début d’année a été chaotique pour les marchés financiers, y compris pour les valeurs technologiques, qui bénéficient pourtant de tendances de fond très favorables…
L’annonce initialement faite par Donald Trump de l’entrée en vigueur immédiate de droits de douane très élevés applicables à tous les pays a généré un choc comparable à celui qu’avait produit la crise sanitaire, dans le sens où il a été brutal et n’a pas laissé de temps pour s’adapter.
Deux approches de gestion sont envisageables dans de tels environnements de marché. La première consiste à être ultra-réactif et à s’ajuster en temps réel. La seconde, qui est celle que nous retenons, consiste à se détacher de l’actualité immédiate et à maintenir le cap en se concentrant sur ce qui est tangible.
Le portefeuille est donc bâti autour de valeurs dont le potentiel de croissance intrinsèque nous semble intéressant, quelle que soit l’issue des négociations commerciales ou l’évolution de la politique monétaire de la Fed, car nous ne voulons pas faire de paris sur ces sujets.
Quelles sont ces valeurs ?
Nous avons opéré des ajustements dans le fonds dès l’élection de Donald Trump, car les nombreuses promesses faites nous semblaient contradictoires entre elles ; de notre point de vue, tout ne pouvait donc pas aller dans le bon sens.
Ainsi, nous avons préféré réduire notre exposition aux sociétés proposant des produits qui pourraient être assujettis aux droits de douane. Le portefeuille a aujourd’hui un biais marqué sur les activités de services, qui ne sont pas concernées par cette problématique et dont les revenus sont récurrents grâce aux abonnements souscrits par les utilisateurs, ce qui les rend peu sensibles aux cycles économiques.
Nous avons profité du vent de panique qui a emporté toutes les valeurs – y compris celles qui n’étaient pas impactées par la guerre commerciale – pour renforcer significativement nos positions sur les acteurs du segment des logiciels qui sont verticalisés dans des domaines d’activités spécifiques (en lien avec des exigences réglementaires, dans les secteurs de l’assurance et de la santé). Nous estimons qu’ils sont un maillon essentiel dans la mise en place de solutions d’intelligence artificielle.
Sur le plan géographique, où les opportunités d’investissement se trouvent-elles ?
Nous surpondérons l’Europe, ce qui traduit une conviction de terrain, car nous identifions de très belles entreprises sur le Vieux Continent. Par ailleurs, le différentiel de valorisation avec les entreprises américaines, même s’il tend à se réduire, reste favorable aux valeurs technologiques européennes. Nous nous intéressons aux acteurs liés à la souveraineté numérique européenne (dans le domaine du cloud, de la cybersécurité, etc.), en espérant que la prise de conscience politique sur ce sujet va être similaire à ce qu’elle a été dans le domaine de la défense et qu’elle va perdurer. Nous ciblons également les data users, c’est-à-dire les acteurs traditionnels qui prennent bien le virage de l’intelligence artificielle et dont la stratégie technologique permet une transformation de l’activité ou du modèle.
Comment ces partis pris se traduisent-ils dans les performances du fonds ?
Le fonds a bien résisté dans la phase de panique du début d’année. En contrepartie, il n’a pas profité de toute la hausse enregistrée par les indices technologiques dans la phase de rebond du marché. Nous assumons totalement cette asymétrie de performances qui découle de notre approche conservatrice et équilibrée.
Le fonds, qui fêtera ses 10 ans d’existence au mois d’août prochain, totalise 2,4 Mds d’euros d’encours sous gestion et affiche une performance nette annualisée de 12,3 %1 depuis son lancement en 2015. Nous restons convaincus du potentiel de création de valeur de notre portefeuille, compte tenu de la force de la thématique de la data et du potentiel intrinsèque des entreprises dans lesquelles nous investissons.
1. Source : Edmond de Rothschild Asset Management (France), données au 31/05/2025. Performance pour la part A-EUR du fonds : 12,30 % vs. 10,89 % pour l’indice de référence MSCI World Index. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Avertissement
Indicateur de risque : Les parts A et I de cet OPC sont notées en catégorie 4. L’indicateur de risque note sur une échelle de 1 à 7 cet OPC.
Risque de gestion discrétionnaire.
Risque de perte en capital.
Risque lié à l’investissement dans des petites et moyennes entreprises.
Risque lié aux actions.