Avec le fonds Federal Transition Emploi, Federal Finance Gestion permet à la fois de donner du sens à ses placements et d’investir dans des entreprises dont la politique en matière d’emploi traduit une certaine dynamique de croissance. Le point sur l’approche de gestion avec Stéphane Le Gall, responsable de la gestion actions, et Célia Joanny, analyste ESG au sein de la société de gestion.
Pour quelles raisons avez-vous retenu le prisme de l’emploi pour ce nouveau fonds lancé en octobre dernier ?
Nous avions commencé à réfléchir au sujet avant la crise sanitaire, avec la volonté de mettre en avant un grand enjeu ESG. En sortie de crise, il nous a semblé important de soutenir le redémarrage de l’économie française en orientant les investissements vers les entreprises qui créent de l’emploi sur le territoire. Federal Transition Emploi est donc principalement investi dans les moyennes et grandes capitalisations françaises et de la zone euro susceptibles de soutenir l’emploi dans l’Hexagone. Le fonds, qui bénéficie du label « Relance », est également exposé entre 10 % et 20 % à des PME et des ETI françaises afin de répondre à leurs besoins de financement.
Une telle approche, centrée sur l’emploi, a le mérite d’avoir un impact social, dont nous allons bien entendu rendre compte. Signalons à ce titre que le fonds est classé article 9 selon le règlement SFDR et est labellisé ISR. Cette approche fait également sens d’un point de vue strictement financier, dans la mesure où le fait, pour une entreprise, de créer durablement des emplois est un signe de bonne santé.
Sur quels critères vous basez-vous pour investir ?
Nous appliquons successivement trois filtres. Le premier filtre repose sur nos critères d’investissement responsable. Ainsi, les entreprises dont les pratiques sont condamnables au regard des normes internationalement reconnues (notamment le Pacte mondial des Nations unies) ne sont pas retenues dans l’univers d’investissement. S’y ajoutent un certain nombre d’exclusions sectorielles (armes controversées, charbon, énergies fossiles).
Nous appliquons ensuite un filtre ESG en écartant 10 % des sociétés les moins bien classées sur la note ESG globale, définie en interne sur la base du modèle propriétaire de Federal Finance Gestion, et en excluant 20 % des sociétés qui ont les moins bonnes notes sur le pilier social. Les entreprises faisant l’objet de controverses sociales sérieuses sont également exclues.
Le filtre emploi intervient ensuite, l’objectif étant de retenir les entreprises dont les effectifs ont augmenté sur une période de quatre ans glissants, sans seuil de progression minimal. Pour cela, nous avons créé une base de données, intégrant les effectifs des entreprises sur le territoire français, qui est mise à jour à un rythme annuel avec les données de fin d’exercice. Nous nous heurtons néanmoins à des problèmes de disponibilités des chiffres, plus spécifiquement pour les sociétés étrangères présentes sur le territoire.
Le filtre emploi se basant sur des données déjà publiées, il nous a semblé opportun de compléter le processus de sélection des valeurs par un filtre financier quantitatif, qui apporte une dimension prévisionnelle. Ce dernier filtre a pour objet de s’assurer de la solidité du bilan des entreprises et de leurs perspectives de croissance.
L’application successive de ces trois filtres réduit drastiquement l’univers d’investissement : initialement composé de 200 moyennes et grandes valeurs de la zone euro, il comprend au final une quarantaine de titres.
Sur quel type d’entreprises ce processus d’investissement vous amène-t-il à être investis ?
Compte tenu de notre degré élevé d’exigence en termes de création d’emplois et de perspectives de croissance, le fonds a un biais croissance marqué.
Même si les marchés avaient entamé une rotation au profit de la value en tout début d’année dans la perspective d’une hausse des taux – rotation stoppée avec le début du conflit russo-ukrainien – nous nous projetons sur le moyen et le long terme et nous restons convaincus de la pertinence de notre approche. Les entreprises dans lesquelles nous sommes investis, qui constituent entre autres les fleurons de l’économie française, dans le domaine du luxe, de la technologie ou encore de l’industrie, sont solides et de qualité. Le fait qu’elles créent de l’emploi signifie qu’elles investissent et qu’elles se développent. Ceci devrait donc leur assurer de belles perspectives de croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices, se traduisant in fine par une appréciation de leur cours de Bourse.